vendredi 20 décembre 2024

Pass-Culture, cet outil si français...

 Que l'enfer soit pavé de bonnes intentions, nul n'en disconviendra. Ainsi en va t-il du Pass-Culture, dont j'ai ici à maintes reprises souligné les errances (le dernier billet remontant à juillet 2023). C'est, une fois de plus, la Cour des comptes qui livre son avis sur ce machin qui coûtera en 2024 la somme de 244 millions d'euros, auxquels s'ajoute le coût du Pass-Culture "collectif", et qu'administrent près de 200 personnes.

Il ressort de l'étude que c'est le livre, puis le cinéma et la musique, qui ont le plus profité du dispositif, loin devant l'Art, les Musées ou le spectacle vivant. Pourquoi pas, si ce n'est que quand on dit Livre il s'agit à 75% de mangas, ou quand on dit Cinéma il s'agit essentiellement de blockbusters, et idem pour la musique. Le Pass-Culture apparait avant tout comme une méga subvention aux industries productrices et distributrices.

Le Pass-Culture est accessible à tous les jeunes sans conditions de revenus, ce qui déjà pourrait faire débat, et s'avère comme un effet d'aubaine. 84% des jeunes l'utilisent, d'où "l'intensification des pratiques culturelles déjà bien établies", pour reprendre les termes de la Cour des comptes. Et ceux qui ne l'utilisent pas sont précisément ceux à qui il était destiné, "les plus éloignés de la culture"... Et rien n'empêche de revendre ce que le Pass a permis d'avoir gratuitement, ajouteront les cyniques.

On va découvrir, pour la énième fois, que les distributeurs de billets profitent à ceux qui ont déjà une carte bancaire. Peut-être conviendrait-il plutôt de renforcer le volet "collectif", encadré par des enseignants, pour des pratiques plus accompagnées, plus exigeantes et moins commerciales ?

Pour faire en sorte que cet outil, sympathique et ambitieux, soit valorisé plus sérieusement.


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