Amin Maalouf est franco-libanais et surtout secrétaire perpétuel de l'Académie française. A ce titre il défend le rayonnement et l'intégrité de la langue française. Il est de bon ton de ricaner sur les académiciens, voire sur leur activité, mais reconnaissons que leur tâche est noble. C'est avec d'autant plus de plaisir qu'on appréciera le soutien de leur secrétaire perpétuel aux langues régionales.
Il vient d'écrire au Premier Ministre François Bayrou et à la Ministre de l'Education Elisabeth Borne pour leur proposer un corpus à destination des enseignants, afin de les sensibiliser à la "richesse de la production littéraire" d'autres langues que le français. Avec le Collectif pour la littérature en langues régionales, il s'appuie notamment sur un recueil de 32 textes d'auteurs, parmi lesquels Pierre Jakez-Helias (Bugale ar Republik) ou Frédéric Mistral (Mireio), le Prix Nobel de Littérature 1904.
S'il est permis de croire à un bon accueil de la part de François Bayrou, lui-même locuteur de langue d'òc et à l'origine jadis du seul texte de loi en faveur de l'enseignement de ces langues, j'ignore quel peut être celui d'Elisabeth Borne, autre destinataire, mais soyons optimistes. Reste cependant, et surtout, l'accueil réservé par les profs eux-mêmes. Je ne sais pas pourquoi, mais j'ai comme un gros doute. Il y a longtemps que le jacobinisme a envahi les têtes de nos institutions et des corporatismes...
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