jeudi 20 novembre 2025

Angoulême au crépuscule

 Je me souviens, c'était en 1994. La première édition du Festival international de la BD à Angoulême était un succès. Puis les années suivantes, qui amplifiaient cette réussite. En pleine province (on ne disait pas encore territoires) un évènement culturel rencontrait un public et faisait venir du monde de loin : qu'on le voit sous l'angle de la culture, du développement local ou de la modernité, le salon était salué de toutes parts. Mais aujourd'hui nous sommes en 2025. Et la 53ème édition est très menacée, et avec elle l'avenir de la manifestation.

Voilà déjà pas mal d'années que les polémiques gangrènent le Salon. Problèmes récurrent de management, de gros sous, d'opacité et bien sûr de harcèlement. Nous ne rentrerons pas ici dans les détails, d'autant que des dossiers sont encore dans les mains de la justice. Comme dans toutes les choses qui marchent, la marchandisation est vite arrivée ; puis l'affairisme trouble ; puis le wokisme ; puis le féminisme ; puis...Bref, la modernité dans toute sa splendeur. Et à ce jour le boycott de la plupart des éditeurs et des auteurs de BD, et aujourd'hui même le coup de gueule des financeurs publics.

J'ignore ce qu'il va advenir de cette 53ème édition, très mal engagée. Les pronostics de la fin du Festival d'Angoulême se multiplient. Le lieu de culture, de vulgarisation et d'émancipation est devenu la foire d'empoigne entre l'opacité financière et le militantisme de cour de récré. Les adultes font du pognon et les gamins qui se chamaillent en appellent à un Etat qu'ils conchient volontiers. Nous vivons une époque moderne.

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