mardi 15 mai 2012

Contre Jules Ferry

Chaque sacre républicain se place d'emblée sous des symboles, du moins lorsqu'il a des références ou des prétentions intellectuelles. François Hollande a choisi Marie Curie et Jules Ferry.
On se souvient de l'intronisation de F. Mitterrand, célébrant au Panthéon trois figures consensuelles, Jean Jaurès pour la gauche, Jean Moulin pour la France et Victor Schoelcher pour la civilisation. On peut ne pas aimer le consensus et reconnaitre ces forces de l'esprit.
F. Hollande en réfère à Marie Curie, femme, immigrée et qui a donné deux Nobel à la France. Très beau symbole, et même si le message est un peu trop politicien pour être grand il demeure chargé de sens.
Reste Jules Ferry, et avec lui ma première amertume de ce quinquennat... L'inventeur de l'école publique, gratuite et obligatoire était sans doute animé de bonnes intentions, comme celle de civiliser les "races inférieures" des colonies... Le président a pris quelques distances à ce sujet, et pour ma part je considère que le traiter de raciste ou de colonisateur un siècle et demi plus tard n'est qu'une ineptie inutile ou intéressée.
Par contre il est celui qui a tenu à éradiquer les langues régionales, au nom d'une école qui ne pouvait que devenir monolithique, massifiée, arbitraire et bourreuse de crâne. Il est l'archétype jacobin qui nous interdisait de cracher par terre et de parler patois. Il a ainsi massacré nombre de cultures et un patrimoine (plus considéré à l'étranger que dans l'hexagone) qui nous serait sans bien utile aujourd'hui et demain, mais il a encore des soutiens militants du côté de la rue de Solférino, sans compter Papa Gaino considèrant que quand on aime la France on ne ratifie pas la Charte européennes des langues régionales....
Les bonnes intentions serviront-elles un jour à autre chose qu'à paver l'enfer ? J'en doute, et en attendant notre symbole célébré demeure juste le trait d'union entre les guerres de Vendée et le paradis des travailleurs.

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