lundi 28 mai 2012

Pour Zemmour, hélas...

Je ne trierai pas chez Eric Zemmour ce qui relève du débat ou ce qui relève de la polémique, des idées ou de la provocation intéressée.
Je n'aime pas ses idées, mais j'entends ses propos, et je n'aime pas sa carrière de clown médiatique : ce qui connaissent EZ savent qu'il vaut mieux que ces postures surjouées.
Mais je n'aime pas non plus  cette police de la pensée qui veut faire taire tout ce qui lui déplait, ou plutôt qui ne va pas dans le sens de ses intérêts. Et je ne peux que soutenir Zemmour quand il dénonce les professionnels appointés de l'indignation subventionnée.
Je réclame simplement le droit au pamphlet, le droit du bouffon ; comme pour D. Porte (que j'aime bien) ou S. Guillon (que je n'apprécie pas). Je crois au rôle du pamphlet dans un vrai débat démocratique, souvent sommaire, parfois simpliste mais caractéristique d'une idée. Je crois à la fonction sanitaire du bouffon, rappelant au souverain qui l'a fait roi. Je crois à l'utilité pratique de la caricature. A quand des plaintes au tribunal contre les caricaturistes, quand un puissant trop narcissique s'estimera mal croqué ?
Dans un temps pas si lointain, nous appréhendions la résurgence du totalitarisme, brun forcément ; d'autres le craignaient rouge. Aujourd'hui, je me demande chaque jour un peu plus s'il n'adviendra pas de façon plus insidieuse, puritaine et moralisatrice, porté par ceux qui, parés des grands principes de liberté, veulent faire taire ceux qu'ils estiment moins libertaires qu'eux-mêmes.
Et hélas c'est ainsi qu'ils donnent, doublement, raison à Zemmour...

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