mardi 31 mars 2015

Axel Kahn, le chercheur et le territoire.

Entendu hier soir sur 28 minutes, l'horripilante émission d'Arte qui réserve parfois des pépites, une interview d'Axel Kahn qui, après avoir parcouru et commenté la France des Ardennes jusqu'au Pays basque (Pensées en chemin, Stock 2014) publie dans les jours à venir "Entre deux mers", voyage perpendiculaire au premier, d'ouest en est. Il y aurait beaucoup à dire sur ces marcheurs qui en une nuitée vous définissent une région, mais le discours de Kahn m'a agréablement surpris.
Ce "patriote de gauche", qui considére comme un désastre l'abandon par la gauche de certaines idées qui font le miel de l'autre bout de l'échiquier politique, y réaffirme son attachement aux territoires et aux cultures locales. "L'attachement au monde sera plus manifeste à travers le partage des motifs de fierté des citoyens témoignant chacun de la richesse de son territoire et de son pays, ardents à découvrir aussi celle que d'autres lui présentent...", écrit-il par ailleurs.
Il montre dans ses propos, illustrés par son long périple, que les gens vivent mieux les difficultés économiques contemporaines, par exemple, s'ils ont le sentiment d'une identité, d'une culture régionale. Alors que beaucoup de penseurs de gauche persistent à n'y voir que xénophobie, réaction et inculture, Axel Kahn redonne leur juste valeur à ces cultures, et tend à prouver à l'inverse que ce sont les banlieues et le politiquement correct socio-cul qui n'ont accouché que d'acculturation.
Et si les territoires étaient justement l'antidote aux dérives nationalistes ?
Patientons en attendant la parution du livre. Mais il devrait être intéressant.

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