lundi 22 février 2016

A Umberto Eco

C'est assurément un peu d'érudition, de savoir, de culture, d'esprit critique ou d'humour qui s'est envolé avec Umberto Eco.
Etait-il sémiologue, comme il se présentait souvent, ou philosophe, ou linguiste, ou historien, ou romancier, ou...? Il fut tout cela, séparément ou en même temps. Aussi cultivé et sérieux que facétieux, cet homme élevé et façonné par les livres le leur avait bien rendu. Parfois dispersé, souvent narcissique, il n'en mélangeait que mieux les genres, entre l'érudition qui chez lui sanctifiait la chose écrite et l'humour de ceux qui sont assez brillants pour ne pas se prendre trop au sérieux.
Je l'avais découvert, comme beaucoup de gens, avec Le Nom de la Rose, ce roman de génie tellement différent de ce qu'exige le marché que Gallimard et le Seuil l'avaient refusé... Puis le Pendule de Foucault... J'avais écrit ici même, en Juin 2011, un article sur Le Cimetière de Prague, roman laborieux mais érudit et critique, comme d'habitude, qui connut les critiques des imbéciles accrochés au premier degré comme des moules au rocher, Osservatore romano en tête. L'histoire de la lune, du doigt et de la bêtise. Voilà comment un homme comme Eco se retrouva taxé de propager l'antisémitisme ! Avant de se résoudre à ré-écrire une version plus "populaire" du Nom de la Rose, c'est-à-dire sans citations latines... Triste modernité.
Je ne suis pas sûr qu'Umberto Eco regrette le monde qu'il quitte, lui qui pourtant aimait la vie, comme on dit. Mais cela ne me regarde pas. Alors nous relirons ses livres, et le saluerons d'ici avec un de ces vins rouges qu'il aimait tant.

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