mardi 9 février 2016

Les livres de Mitterrand

L'Histoire est vacharde, qui vous expose aux commémorations : c'est ce qui arrive à François Mitterrand pour les 20 ans de sa mort.
D'un côté les thuriféraires, qui par admiration ou intérêt bien compris en rajoutent dans l'hagiographie. Tour à tour homme d’état, génie de la littérature ou prophète du socialisme, on n'oublie de lui que sa capacité à guérir les écrouelles.
De l'autre, les anti, pour qui l'adversaire de de Gaulle ne saurait être que vichyste, mauvais français, intello et cynique. Et si la France décline depuis un demi siècle, la faute ne peut en incomber qu'à lui.
La dimension littéraire du personnage est ainsi ardemment débattue. Fût-il le grand écrivain qu'il aurait voulu être ? On ne le jurerait pas. Fût-il le simple rédacteur d'une œuvre opportuniste, du Coup d'état permanent jusqu'à l'Abeille et l'architecte, le reste n'étant que justification de son action d'état ? C'est un peu réducteur, d'autant qu'on aimerait retrouver le même niveau dans les livres de nos politiques actuels...
Vouloir trancher dans ce débat offre-t-il un réel intérêt ? Peut-être s'en tiendra-t-on à rappeler que Mitterrand savait lire, quand l'Elysée n'a pas vu de lecteur depuis plus de 20 ans. Il savait lire, comprendre et se servir de ses lectures. Sans doute est-ce pour cela qu'il croyait aux forces de l'Esprit.
On cherche désormais vainement, et les forces et l'esprit...

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