mercredi 6 septembre 2017

Salon d'été...

Les salons du livre de l'été, surtout dans les univers ruraux, ont ceci de plaisant qu'ils sont toujours surprenants. On y fait les rencontres habituelles : authentiques amateurs de littérature, faux amateurs, discoureurs à l'inculture crasse, auteurs potentiels, velléitaires ou auto-proclamés, consommateurs branchés de médias, etc...
Ces salons sont souvent intégrés à des manifestations plus vastes, foires, expositions ou autres, ce qui élargit la palette sociologique des visiteurs. Ces salons sont aussi plus sincères ; on n'y trouve pas, à quelques exceptions près, de ces exaspérantes prétentions de (sous)-préfecture, qui seraient si amusantes si elles n'étaient si tragiques. Mais au contraire défile devant votre étal, au cœur du flux, une riche galerie de personnages plus ou moins attachants : paysans taciturnes, hurluberlus variés, ratés en mal d'écoute, farfelus borderlines, et j'en passe...
Les uns sont gentils, d'autres non ; certains sont instruits, d'autres pas. Venus en vadrouille, par désœuvrement, par curiosité ou par intérêt pour la grande manifestation locale, ils observent vos livres avec attention, ou perplexité, ou répulsion, ou envie. Parfois une conversation s'entame, qui vire court ; d'autres fois, l'individu à tête d'idiot de village se révèle bien plus cultivé qu'il ne paraissait, et il peut témoigner de certaines connaissances ou sensibilités qu'il n'a guère l'occasion de partager le reste du temps...
Qu'on ne s'y trompe pas : il y a aussi bien sûr des "gens comme tout le monde", ou plus exactement des gens qui ne répondent pas au profil habituel du lecteur qui court les salons, mais qui s'expriment, écoutent, échangent, et même qui achètent ! De ces gens qui vous font rentrer chez vous, le soir, un peu plus riche... d'humanité !

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