jeudi 8 mars 2018

Vue du foie et vue de l'esprit

Nous évoquions il y a peu Madame Buzyn et sa croisade anti-vin. Depuis, le Président de la République a jugé utile, en plein salon de l'agriculture, de témoigner de sa consommation, midi et soir, du sang de Bacchus. Madame Buzyn a même essayé de mettre un peu d'eau... dans son eau, ce qui ne change rien au goût de celle-ci, donc passons. Mais ces derniers jours une cohorte de médecins professionnels de l'addiction remonte au créneau pour soutenir leur ministre de tutelle, seule selon eux au milieu d'un gouvernement qui "nie les évidences scientifiques", et qui de ce fait est plus ou moins coupable de 50 000 morts par an, dont il ne pourra dire "qu'il ne savait pas"... A ce propos, il serait intéressant de totaliser le nombre de victimes, par an, de toutes les sources de mort, maladies et accidents, car on aurait vraisemblablement un chiffre dépassant la population française...
La tribune des mandarins est joliment intitulée "Vue du foie, le vin est bien de l'alcool". Nul ne contestera l'affirmation, mais je fais d'instinct partie des gens qui, à tout prendre, préfèrent une vue de l'esprit à une vue du foie, les capacités pensantes de ce dernier restant à établir. Plus sérieusement, sauf à considérer la démarche des carabins comme purement opportuniste ou instrumentalisée, on la trouvera attristante. 
On peut en effet, en sacrifiant à Bacchus, boire du vin ou boire de l'alcool. La nuance est affaire de culture ou de civilisation, ou d'esprit, choses également immatérielles et peu scientifiques qui ne peuvent être dans l'air du temps ; mais on sait que l'Histoire et la Science ne font pas toujours bon ménage, les paris sont donc ouverts...

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