jeudi 10 octobre 2019

Modiano tel qu'en lui-même...

Est donc paru il y a peu le dernier Modiano, Encre sympathique (Gallimard). Prix Nobel ou non, Modiano reste Modiano, et un Modiano offre un peu toujours les mêmes ingrédients: un scénario léger, voire minimaliste, qui s'estompe derrière le sentiment et l'émotion. Et le lecteur marche, happé par une quête qui serait souvent anecdotique si elle ne mobilisait les ressorts de l'âme humaine. Il se retrouve dans une ambiance, celle dont Modiano nous fait l'offrande dans chacun de ses livres, nimbée de nostalgie, de romantisme, d'affects à fleur de peau, de mémoire du temps qui passe.
Et il y a le style Modiano, sobre, épuré, moucheté... qui remet à leur place quelques sommités littéraires de tête de gondole contemporaines. Et puis l'oeuvre de Modiano, où chaque nouveau titre puise dans des livres antérieurs, où quelle que soit l'histoire le lecteur est immergé dans la même vie.
On a pu lire, sur ce dernier titre, quelques critiques aussi dérisoires que de mauvaise foi : que Modiano faisait du Modiano, qu'il écrivait toujours le même livre... Peut-être, mais cette critique-là on n'a jamais pu la faire qu'à des très grands.

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