mardi 3 décembre 2019

Macron : culture et dépendance, sans surprise.

Le Point du 28 novembre dernier consacre un long article au bilan de la politique culturelle du Président de la République à mi-mandat. Une réalité s'impose : alors qu'il promettait beaucoup, Macron n'imprime pas. Ce candidat qu'on nous avait (sur?)vendu comme cultivé et qui entendait faire de la culture un levier de sa politique sociale affiche un bilan plutôt transparent : sa fibre culturelle ne ruisselle pas.
En est-il le seul responsable ? Pas sûr... Il y eut d'abord au ministère F. Nyssen, prometteuse elle aussi mais pas faite pour le poste (voir ce blog en mai 2017) ; puis le pâle F. Riester, qui en est encore à protester de sa légimité (voir ce blog en novembre 2018). "Il me manque un Jack Lang !", dit E. Macron : lui arrivait à faire fonctionner son administration.
Erreur de casting, ou faiblesse des impétrants ? Le problème me parait se situer à un autre niveau : la culture du Président, trop classique et pas assez avant-gardiste, bref pas assez à gauche, n'est pas celle qui prévaut dans les arcanes du ministère post-languien. Etranger à ce milieu, il le court-circuite volontiers (Bern, Georgelin...). Quant aux conseillers culturels, leur immaturité politique génèrent des initiatives calamiteuses. Et la duplicité et l'arrogance des cabinets ne fluidifie rien, comme l'a raconté F. Nyssen après son départ. A l'autre bout de la chaine, le fameux Pass-culture ne fait pas recette là où il est expérimenté et se révèle aussi consumériste qu'on pouvait le craindre (voir ce blog en mai 2017). De l'efficacité de ce ministère...
Les fidèles de ce blog conviendront donc qu'il n'y a rien de surprenant à ce bilan... Même s'il ne sortira pas de l'ombre tutélaire de Mitterrand, la personne de Macron laisse encore espérer une ambition. En attendant du concret ? oui, hélas parfois. Exemple la restauration en grande pompe du château de Villers-Cotterêts, présenté comme emblématique : c'est là que fut signé le fameux Edit interdisant l'usage officiel des langues de France au profit du seul français.

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