mercredi 23 septembre 2020

Stéphane Bern et les bibliothécaires

 Il est bien connu que la petite histoire nous en dit parfois autant que la grande. Il en va de même des petits propos, même si ce ne sont que des paroles verbales, comme notre époque en raffole. Ainsi a-t-on entendu Stéphane Bern, gourou médiatique de la sauvegarde du patrimoine, regretter que d'intéressantes églises de campagne se dégradent dans l'indifférence générale tandis qu'on aménage des médiathèques qui restent vides.

Propos peut-être pas polémiques mais lapidaires et simplistes, on en conviendra, mais peu importe. Ce qui est plus attristant c'est la réponse que les bibliothécaires n'ont pas manqué de lui renvoyer. On aurait pu espérer que ces derniers auraient objecté les bienfaits de la lecture, de la littérature, de l'action culturelle, bref de tout ce qui peut justifier une politique publique, fût-elle volontariste en la matière. Il y avait à dire.

Au lieu de quoi, nos fonctionnaires et contrats aidés ont argumenté qu'ils étaient géographiquement proches de 89 % des français, que 76 % de ceux-ci approuvaient l'existence de ces médiathèques, que 40 %  des plus de 15 ans étaient allés au moins une fois en médiathèque. Bref un plaidoyer purement institutionnel digne d'un communicant de conseiller départemental, vantant des outils qui en dehors de la clientèle captive (merci les écoles) sont sympathiques mais peu valorisés.

Peut-être comprend-on mieux pourquoi ces équipements végètent. Ce ne sont pas les outils qui pèchent, mais les individus qui en ont la charge, dont on peut parfois douter de la créativité, de la motivation, ou tout simplement, comme le montre leur communiqué, du sens de leur mission.

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