lundi 8 février 2021

Covid : Passent les jours et passent les semaines...

... ni temps passé ni les amours reviennent, pas plus que la vie d'avant : le Covid (ou la, si vous préférez) s'est installé et prend ses aises. Le pays reste suspendu aux statistiques, dont on sait qu'à la condition de bien choisir les items on peut leur faire dire tout et son contraire ; sans forcément souscrire à la boutade attribuée à Churchill ("Je ne crois aux statistiques que lorsque je les ai trafiquées moi-même") on peut toutefois s'inquiéter de la rémanence de cette dictature mathématique. Les incertitudes de la variante venue de la perfide Albion, entre autres, lui offrent les perpectives d'une belle pérennité.

Pendant ce temps, le peuple -du moins celui que je connais, rural, plus ou moins âgé, affranchi de beaucoup de connexions contemporaines- le peuple s'installe dans une lassitude un peu fataliste, dans la morosité davantage que dans la sinistrose : ces gens ne sont pas irresponsables pour autant, ils respectent les gestes-barrière et la distanciation sociale, et en bons cartésiens ils avancent masqués. Mais ils constatent et admettent, eux, que l'on ne sait pas grand chose et qu'on gouverne à vue, et que ce bouleversement risque de durer encore longtemps. Ils ne croient pas à un vaccin miracle, qui ramènerait l'insouciance et guérirait les écrouelles. Ils n'entendent pas davantage devenir épidémiologues -le pays en compte assez, ne serait-ce que sur les plateaux de télévision- mais se réfèrent à une intuition venue du fond des âges, peut-être pifométrique mais aussi fiable que bien des modélisations.

En attendant, le black-out continue à peser sur les musées, les cinémas, les salles de concert... dans ce qui est en train de devenir une exception française. On s'empile les uns sur les autres, sur les pelouses des stades ou dans les hypermarchés, mais on ne peut installer des gens dans un fauteuil sur deux ou trois. Parce ce que ce serait trop dangereux : c'est prouvé par les statistiques.

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