vendredi 22 octobre 2021

Succès littéraires ministériels (Lol)

On a coutume de dire qu'en France écrire un livre vous pose son homme, ou sa femme bien sûr ; de tout temps les politiques ont usé de l'artifice. Laissons de côté ceux qui, dotés de réelles qualités littéraires ont écrit pour l'Histoire (De Gaulle, Mitterrand...) et convenons que pour la grande majorité l'écriture, par des nègres le plus souvent, était un acte de com'.

Tout le monde y trouvait son compte, même les éditeurs : quand on était un haut responsable dans un parti conséquent, celui-ci garantissait l'achat des quelques milliers d'exemplaires qui assuraient quelque bénéfice. Personne ne lisait le bouquin, mais peu importe.

A en croire un article du site ActuaLitté, les choses ont semble-t-il changé, au vu des ventes de l'année (source Edistat) réalisées par nos ministres (20 % du gouvernement vient de publier un livre). Si les titres de G. Darmanin ou B. Le Maire, parus en début d'année obtiennent des chiffres respectables, respectivement de 5000 et 21000 exemplaires, les temps sont plus difficiles pour leurs collègues : le livre commis en juin de l'an passé par A. Pannier-Runacher s'est vendu à 287 exemplaires. Le ministre JM Blanquer a profité de la rentrée pour sortir un ouvrage qui malgré une publicité quasi-institutionnelle en est à... 620 ex. Toujours dans la série "Rions un peu", n'oublions pas E. Wargon et ses 75 exemplaires et l'innénarrable M. Schiappa qui culmine à l'heure qu'il est à ... 64 exemplaires.

Que peut-on en déduire ? N'étant pas dans le secret des contrats, il m'est difficile d'apprécier les nouvelles moeurs. Un éditeur de seconde zone peut s'illusionner (et encore) de la carte de visite, mais pas des maisons comme Gallimard, Stock ou Calmann-Lévy, qui n'ont évidemment jamais cru à la réussite commerciale de ces publications. Comment rentrent-elles dans leurs fonds ? Mystère, mais le tout aurait une odeur de (gros) compte d'auteur que je ne serais pas surpris. Pour ce qui est des nègres, les cabinets ministériels peuvent offrir de la main-d'oeuvre.

A moins que l'influence, au  moins supposée, des gens de pouvoir ne suscite des convoitises de la part des éditeurs, qui espèreraient ainsi un renvoi d'ascenseur ? Allons donc...

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