dimanche 14 novembre 2021

Carmen Mola, mauvais genre...

On sait qu'à notre époque les robinets d'information peinent à distinguer l'essentiel de l'accessoire, mélangeant faits divers et évènements plus importants ou plus signifiants. Et ce ne sont pas ces derniers qui déclenclenchent forcémenent le plus de réactions. Ainsi en Espagne : elle s'appelle Carmen Mola, est une romancière à succès et vient de remporter le prestigieux prix Planeta. On l'attends pour la  récompenser. Seulement à la place de l'impétrante attendue se présentent trois solides gaillards comme l'Espagne en produit : Carmen Mola n'est qu'un pseudonyme.

Chez nous, du moins en d'autres temps, la chose aurait juste fait sourire : on ne compte plus les auteurs qui ont multiplié les identités littéraires, sans oublier ceux qui voulaient protéger leur anonymat, voire les nègres qui y étaient contraints. Mais l'Espagne n'est pas la France, à moins que, hélas, ce ne soient les temps qui changent.

C'est une véritable tornade qu'ont déclenché les néoféministes ibériques : la supercherie humiliait les femmes. Et les libraires (du moins certaines) d'emboiter le pas, appelant pêle-mêle à l'interdit ou au boycott, à la fois pour le livre, son éditeurs, ses auteurs, etc... Les livres encensés la veille, car oeuvres de femmes, devenaient le lendemain, en révélant leur véritable auteur, tout juste bons pour le pilon.

Tout ça parce qu'un trio d'hommes, blancs de surcroît, avait usurpé l'identité d'une femme... qui n'existait pas ! On a connu victimes plus malheureuses. Alors, comme souvent, vient la question : faut-il pleurer ? faut-il en rire ? ou, pourquoi pas, faire un procès révisionniste à George Sand ?

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire