vendredi 26 novembre 2021

Lectures : Chevreuse, de Patrick Modiano

C'est le dernier Modiano, paru comme d'habitude chez Gallimard. Et un livre de PM est toujours un évènement. On sait pourtant ce qu'on va y trouver, une spirale en immersion dans le monde des souvenirs : souvenirs anciens et plus récents, présent déjà nostalgique avant d'avoir passé... C'est toujours la petite musique de Modiano, intimiste et si particulière, conduite dans un style qu'on a souvent qualifié de proustien. Toujours la même enfance, la même rêverie, les mêmes fantômes. Dans un récit aussi fluide, comment trier le rêve, le souvenir, la romance ? on ne se pose même pas la question...

Il est bien connu que les auteurs, surtout les grands, écrivent toujours le même livre, et Modiano en est sans doute le plus brillant exemple contemporain. Certains critiquent ont trouvé que dans Chevreuse il tournait un peu en boucle, ou qu'il écrivait "quelque chose de précipité". On peut admettre ces objections, somme toute assez habituelles : on est souvent tenté, lors d'une nouvelle parution, de dire "ce n'est pas le meilleur Modiano, mais il est très bien...". Seulement, au bout d'un gros demi-siècle, cela fait une oeuvre de géant.
Et c'est ainsi que Modiano est grand.

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