mardi 1 février 2022

Gibert Burgers

J'avais évoqué ici même et en son temps la déconfiture de Gibert Jeune, librairies parisiennes, illustrant le monde tel qu'il va et la crise du livre. Mais depuis deux ans on nous clame un peu partout que la période est particulièrement faste pour l'édition, les librairies et toute la chaine du livre. Même si les chiffres de la réalité viennent régulièrement démontrer l'inverse, les trompettes continuent de jouer le même air...

La librairie Gibert Jeune tenait boutique au 5 place Saint-Michel en plein Quartier latin. Elle va être remplacée par... un fast-food. Haut de gamme, nous dit-on, et on salive déjà à entendre un tel oxymore. Tout le monde ou presque s'offusque, et on ne va pas tarder à polémiquer entre mairie de Paris, mairie du Vème arrondissement (d'opposition) et tous ceux qui souhaitent une meilleure offre culturelle. Connu des touristes du monde entier, le glorieux Quartier latin a déjà subi les affres du tourisme, et se pose l'éternelle question : peut-on présenter aux étrangers une offre caractéristique de l'endroit, ou faut-il étaler ce qu'ils trouvent partout pour ne pas les dépayser ? Et le débat va bien au delà du seul Boul'Mich...

Reste un autre aspect du problème du fond : il n'y aurait, sur ce qui est pourtant un emplacement "premium", qu'un seul repreneur, ledit marchand de burgers et hot-dogs. Non loin de là, les magasins de fringues et de chaussures ont remplacé les éditeurs ; ici c'est une librairie qui s'en va au profit de la restauration rapide ; ailleurs une pharmacie laisse la place à une parfumerie bas de gamme... Non, l'avenir ne s'éclaircit pas.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire