vendredi 4 mars 2022

Pour Andreï Kourkov, et au-delà...

C'était le 4 août 2020, sur ce blog. Je consacrais un billet à Andréï Kourkov, l'auteur ukrainien. Et depuis le temps a passé, et nous en sommes là où vous savez, du côté de Kiev...

L'oeuvre de Kourkov se déroule dans l'Ukraine post-soviétique des années 90. Avec beaucoup d'humour, de dérision et de tendresse, elle nous montre un univers peuplé de personnages foutraques, cruels et attendrissants à la fois. C'est un monde de mafias, de misère, d'alcool, parfois aux frontières du surréalisme dans des vapeurs de rêves slaves.

Alors trente ans après l'indépendance, dont Kourkov a toujours été un partisan, et même si les choses ont évolué favorablement, il reste dans ce pays des oligarques et des corrompus et les élites ne sont pas toutes des parangons de vertu. Mais il y a aussi -et c'est ce sur quoi se pétrit l'oeuvre de Kourkov- un peuple, une nation ancrés dans leur Histoire et leur culture. Une identité à la fois ancienne et occidentalisée, porteuse d'échange, de débat, de liberté : bref d'intelligence et de résistance.

C'est elle qui est aujourd'hui bombardée. Au-delà du droit des peuples à disposer d'eux-mêmes, c'est bien elle qui est aussi piétinée par Poutine, et qu'il convient de défendre avec le peuple ukrainien.

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