vendredi 9 septembre 2022

Goncourt, l'éthique et le toc...

Nous y sommes : rentrée littéraire oblige, l'emballement vers les Prix de novembre secoue le Landernau germanopratin. Et l'Académie Goncourt publie sa première liste de 15 titres. Avec une surprise, veut-on nous faire croire : pas de Virginie Despentes, dont les gazettes nous inondent depuis des semaines et qui est donc déjà le best-seller de cette rentrée. Cela a pour premier effet d'écarter Grasset du plus fameux des Prix, mais on peut supposer que tout cela a été bien négocié... Surprise très relative au demeurant, car on voyait mal cette rebelle institutionnelle concourir à un prix dont elle était membre du jury voilà encore deux ans.

Mais il fallait que cette éviction soit vendue comme un signe de moralisation ; régulièrement secoué par des polémiques, le jury était contraint d'introduire de "l'éthique" dans ses pratiques. Et, au cas où on nourrirait un doute, deux autres décisions viennent enfoncer le clou de manière définitive : d'abord les membres du jury qui chroniquent dans les médias devront s'abstenir de critiques concernant les ouvrages sélectionnés, afin de ne pas influencer leurs collègues. C'est pas fort comme mesure, ça ? Et tenez-vous bien, ce n'est pas tout : seront inéligibles au Prix les ouvrages des conjoints, compagnons et proches parents des membres dudit jury... Pour mieux comprendre, voir sur ce blog "Tambouille et Goncourt-bouillon" du 28 septembre 2021.

Il n'est rien dit sur les liaisons informelles, celles qui pimentent la vie de notre petit monde parisien, ses coucheries, ses dîners en ville et ses renvois d'ascenseurs. Mais celles là seront toujours difficiles à appréhender. Et de toute façon on sait depuis longtemps à quoi s'en tenir sur l'organisation des prix. Business is business, mais gardons espoir : il devrait bien se trouver, loin du barnum médiatique, quelques bons titres à lire...

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire