lundi 20 février 2023

Picasso castré ?

Pablo Picasso étant décédé en avril 1973, on va donc célébrer le cinquantième anniversaire de sa mort. Célébrer, pas commémorer, pas rendre hommage. En clair, on se souvient de la date mais on n'encense pas l'homme. Qui n'en a certes pas besoin, mais le distinguo et les numéros d'équilibriste des instances officielles en disent long sur notre époque.

On connait l'artiste. On connait aussi l'homme, et il est difficile de nier qu'il fut un monument d'égotisme. Comme le sont souvent les artistes d'exception, peut-être même est-ce une condition sine qua non. Quoi qu'il en soit, le monde de Picasso tournait autour de son nombril et de ses fulgurances. Certains de ses amis en firent les frais, ses compagnes également.

Car Picasso, et c'est là le sujet, enchaina (au sens de faire se succéder...) les compagnes, de Fernande Olivier à Jacqueline Roque, parfois deux en même temps (Olga Khokhlova et Marie-Thérèse Walter). Il s'adonnait à son art, et il s'est expliqué sur son besoin d'amour pour cela ; mais le néo-féminisme triomphant n'entend pas trouver la moindre excuse au Minotaure. Certaines voulaient envoyer aux galères Julien Bayou pour moins que ça...

Alors il ne saurait être question, dans notre époque si moderne, de rendre hommage à un tel monstre. Et le titan, le colosse monolithique de naguère n'aura droit qu'à des discours mitigés, ou teintés de la sacro-sainte distinction entre homme et artiste...

Tout cela serait bien triste, si heureusement du haut de leur Olympe la statue de Picasso et a fortiori son oeuvre ne renvoyaient à la niche les chiennes de garde et leurs aboiements.

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