lundi 27 février 2023

Epuration linguistique, IA et avenir de la littérature

La semaine dernière, c'est feu l'auteur britannique Roahl Dahl -Charlie et la chocolaterie, Matilda- qui passait à la lessiveuse : ses personnages qui étaient soit "gros", soit dotés d'un "visage chevalin", soit "petit nain dodu", etc... se voient libérés des adjectifs susceptibles de déplaire aux sensitivity readers qui nettoyent les livres.

Cette semaine, c'est au tour de Ian Fleming, dont on corrige les James Bond. Exunt les scènes de strip-tease, le mot nègre et les références ethniques, et bien sûr les expressions homophobes, et quelques autres décapages. Le grand nettoyage continue.

Bien sûr, on refuse d'admettre que c'est une réécriture : il ne s'agit que de "contextualiser", afin de "rendre appréciable pour tous" l'oeuvre karchérisée. Ces tartufferies cachent mal la trouille et surtout le mercantilisme des éditeurs et des ayant-droits. Et chaque jour se révèle un peu plus le mépris des oeuvres, livres ou tableaux, pris pour cible par un militantisme aussi inculte que fanatique. Les deux vont souvent de pair.

Tandis que d'un côté s'annonce une littérature condamnée à être lisse ou insipide, on voit de l'autre dans la production de livres les effets de l'Intelligence Articielle : 200 livres de ChatGPT sont déjà répertoriés sur Kindle d'Amazon. L'avenir de la littérature s'annonce radieux.

Pour finir sur une note d'espoir, un mot pour rire : Jeff Bezos a été fait Chevalier de la Légion d'Honneur.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire