lundi 25 novembre 2024

Et maintenant Boualem Sansal...

 Après Kamel Daoud, c'est à Boualem Sansal que s'attaque le régime algérien. Contre le Prix Goncourt, c'est une campagne de presse (voir billet précédent). Contre Sansal, c'est l'arrestation pure et simple, désormais officielle. Dans les deux cas, la plus élémentaire défense de la liberté d'expression appelle à s'insurger.

Il n'est pas surprenant que la droite ait été la première à "sortir" la nouvelle de l'arrestation et à voler au secours de l'écrivain : elle s'est largement servi de celui-ci, qui critiquait à la fois le régime algérien militaro-totalitaire et l'islamisme, deux entités complexes et étroitement liées depuis plusieurs décennies.

Plus regrettable, du moins à mes yeux, le relatif silence de la presse "de gauche", qui a relégué l'info dans les entrefilets, voire l'a complètement ignoré, en usant et abusant encore du conditionnel. Or la gauche, si elle a un peu de mémoire, devrait bien connaitre le fonctionnement des régimes militaires totalitaires, dont elle a souvent souffert. Au lieu de quoi (et soucieuse de ménager qui ?) elle regarde à côté...

Je me souviens de Soljenitsyne, quand dans les années 70 la gauche -hormis l'appareil du PCF- avait volé au secours de l'opposant russe, même si ses prises de position n'allaient pas dans son sens. Cinquante ans plus tard, et quelles que soient les idées de Sansal que je connais mal, la même exigence me parait s'imposer pour défendre les libertés des écrivains et des artistes. Et tout ce qu'on trouverait à dire c'est qu'il ne faut pas faire le jeu de l'extrême-droite ?

Misère de misère...

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire