dimanche 15 mai 2011

Incommémoration

Fallait-il commémorer le 50ème anniversaire de la mort de Céline ?
On sait que le Ministre de la Culture s'apprêtait à le faire, quand Serge Klarsfeld s'en est indigné. Le ministre lui a donné raison : exit Louis-Ferdinand de la liste des célébrés.
Fallait-il le distinguer ? Question subalterne, car s'il est un auteur à qui ce genre de messe colle mal, c'est bien Céline. Et s'il est un écrivain qui puisse s'en passer, c'est toujours lui.
La vraie question me parait être la suivante : la République avait-elle à subir le diktat de telle ou telle communauté ? Certes le thème du débat est sensible, et Céline -immense écrivain, parfait salaud, a t-on coutume de dire- ne peut sortir indemne de ses pamphlets et de ses propos.
Mais si, pour chaque grand écrivain (ou peintre, ou musicien, ou...) on se penche sur ce que celui-ci a pu dire, ou écrire, ou faire en tant qu'homme -à propos par exemple de la colonisation, du conflit au Moyen-Orient, de son comportement pendant l'occupation ou de sa lucidité face aux "flots de sang purificateurs" de la révolution russe, et n'abordons pas le chapitre des moeurs- et que chaque groupe ou clan ou lobby entende faire valoir son interprétation de l'Histoire, alors gageons que l'Etat et ses services vont faire de grosses économies sur le budget des (auto-)célébrations.

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