dimanche 21 janvier 2018

Céline : raison garder

L'actualité est souvent fatigante, moins du fait de son contenu que de l'hystérisation qu'elle suscite. Que les empoignades qui entourent la réédition avortée des pamphlets de LF Céline fassent partie d'un certain folklore ou qu'elles servent divers intérêts, elles ne surprennent guère. Plus étonnant pour moi, à la suite de la parution sur ce blog du billet précédent, le 12 Janvier ("Bagatelles pour des pamphlets"), beaucoup d'entre vous ont conclu que j'étais "pour" la réédition...
Ne pas être contre ne signifie pas qu'on soit pour. Pour tout dire, je ne crois pas à l'intérêt objectif de cette réédition : pas plus que les antisémites n'ont besoin de cela pour étayer leurs délires, je ne crois pas qu'on puisse beaucoup servir la cause inverse avec ces écrits, fussent-ils encadrés ou expliqués. Donc je pense qu'on peut se passer de cette publication comme on peut se passer de celle de Mein Kampf.
Mais dès lors qu'un projet prévoyait cette réédition, et quelques en soient les raisons, qu'est-ce qui permet de l'empêcher ? Qui peut s'arroger le droit de proclamer ce qui peut être publié et ce qui ne le peut pas ? Je ne reviendrai pas ici sur ce que j'expliquais dans ce précédent billet.
Qu'on le veuille ou non, ces livres appartiennent à l'Histoire. Ils ont été, et ils sont. Qu'ont-ils apporté, ou que peuvent-ils encore apporter, de bon ou de mauvais, à la pensée contemporaine ? Personne ne le sait, et moi pas davantage, mais balayer sous le tapis n'a jamais purifié l'atmosphère...

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