mardi 17 novembre 2020

Salons du Livre : in memoriam...?

Cela fait neuf mois, le temps d'une gestation. Celle-là est particulièrement stérile. C'est en effet début mars que se tenait le dernier salon du livre auquel j'ai participé, avant que covid, confinement et company n'envoient leur chape de plomb. Et même si ma présence dans ces salons régionaux était plutôt ponctuelle, leur présence me manque.

Ces salons connaissent des succès et des atmosphères très variables. Et reconnaissons que l'ambiance, depuis plusieurs années, y est de plus en plus morose : érosion des affluences, des ventes, de la qualité du public... Le constat est unanime. Pourtant ces rencontres sont pétries d'humanité ; ce sont d'abord les retrouvailles avec d'autres auteurs, dont certains sont des amis que l'on aime retrouver, surtout au repas de midi !, autour des accointances partagées : écriture, art de vivre, convivialité... Je soupçonne certains de n'y venir que pour cela.

 Et puis ces salons, dans leur village ou petite ville, sont des moments qui comptent localement. Ce n'est pas un public d'habitués au sens où on l'entendrait dans une grande ville. On y trouve de tout, parfois intéressant, parfois consternant, parfois magnifique de modestie intelligente, mais toujours témoins et acteurs de la vraie vie. Nombreux sont ceux qui achètent là leur(s) seul(s) livre(s) de l'année.

Mais cela ne doit pas être essentiel pour eux, ont décrété les technocrates incultes qui nous gouvernent. Retrouverons-nous un jour ces petits salons ? Au train où ne vont pas les choses, rien n'est moins sûr. Là comme dans bien des secteurs traditionnels, une année de black-out aura autant transformé notre société que dix ans d'évolution moderniste, avec une kyrielle de disparitions en tout genre. Requiescat in pace.

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