lundi 24 mai 2021

Langues régionales, modernité et archaïsmes...

Ca n'a pas trainé. On a coutume de dire que le pire n'est jamais sûr, mais quand il s'agit de nos langues régionales et des hautes instances juridiques de ce pays, la réponse tient en deux lettres : si. Le Conseil constitutionnel a donc retoqué la loi Molac (voir billet de la semains dernière).

C'est presque une histoire de cornecul ; les députés qui avaient saisi le CC à propos de l'article du financement solidaire des collectivités face à la carte scolaire font chou blanc : l'article est validé ! Par contre le CC donne un avis que personne ne lui avait demandé : l'enseignement immersif est déclaré contraire à l'article 2, qui dit que le français est la langue de la République. Et pour faire bonne mesure interdit les signes diacritiques (comme le tilde breton) propres à une langue régionale. En clair, le Conseil constitutionnel continue à s'opposer à l'enseignement par les calandretas, les ikastolas, les diwan, etc...qui pratiquent depuis cinquante ans, sous statut privé, un enseignement immersif reconnu, dont même les études de l'Education nationale saluent les résultats !

Grâce à quelques députés de la start-up nation, alliés à quelques franchouillards aussi sectaires qu'incultes, la France va encore s'enorgueillir d'être le seul pays monolingue et monolithique ; le tout à coups d'arguments frelatés et au nom d'une définition de la "modernité" très française, quand tous les autres pays comparables font l'inverse : où sont les ploucs ?

Paul Molac continue son combat, et entend obtenir une modification de l'article 2. Autant dire qu'il n'est pas au bout de ses peines. On se consolera en appréciant que le reste de la loi Molac soit acquis, et que pour cela une large majorité trans-partis s'était dégagée ; on notera l'exception de la France insoumise, qui a renoué avec des méthodes staliniennes pour voler au secours du jacobinisme vacillant. La députée ariégeoise qui avait voté pour s'est fait remonter les bretelles et a dû se rétracter : qu'on la fasse défiler, tête couverte de cendres et pancarte autour du cou, de Nation à République... Cours, camarade, le vieux monde est derrière toi !


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