dimanche 5 novembre 2023

Ecriture inclusive, vote au point.

 C'est peut-être faire beaucoup d'honneur à une plaisanterie, mais l'écriture inclusive mérite qu'on s'en occupe, tant elle commence à pourrir la vue et la vie des gens qui lisent. Outil de combat aux mains d'une minorité groupusculaire, elle surfe sur l'activisme militant, l'appétence des medias pour tout ce qui suscite une émotion et, disons-le, la couardise de certains mouvements politiques. Elle est devenue en tout cas assez agaçante pour que le Président de la République lui-même rappelle son inutilité (Villers-Cotterêts, 30/09/23) et que la droite du Sénat fasse adopter (221 voix contre 82) une proposition de loi visant à l'interdire "si le législateur exige un document en français" : modes d'emploi, contrats de travail, règlements intérieurs, actes juridiques... seraient ainsi protégés des ponctuations ou des pronoms post-modernes. Evidemment, on n'a pas échappé aux habituelles joutes politiciennes, qui feraient rire si elles ne masquaient un certain vide idéologique contemporain : "rétrograde et réactionnaire", "Quand on parle de l'éciture inclusive on parle du chemin vers l'égalité homme-femme", etc... Ah oui ? 

On a pu assister aussi aux atermoiements laborieux de la Ministre de la Culture, écartelée entre les propos de son patron soucieux de résister à l'air du temps sur les points médians, d'une part, et la pression de ces minorités qui phagocytent son ministère, de l'autre...

Reste que le vote du Sénat, dont on peut quand même regretter qu'il faille en arriver là, peut très bien demeurer lettre morte si l'Assemblée Nationale ne s'en saisit pas. Ce qui peut très bien arriver.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire